Dans quelles mesures, les NTIC contribuent-elles à modifier radicalement les modes de management ?
Certes, les outils supportent une augmentation exponentielle des flux et des échanges d'information.
Est-ce que pour autant ces outils permettent aux salariés de mieux mesurer leur place dans les méandres de l'organisation ?
A mon sens, non.
Du moins au niveau de la connaissance qu'ils peuvent potentiellement avoir des mécanismes de rémunération, d'évolution professionnelle...Pour ce qui est des connaissances métiers, les démarches de KM sont encore balbutiantes et ne font encore que très rarement le lien avec la gestion des compétences et ses corollaires. De même, les interactions entre le KM et la formation restent tenues.
Si les démarches de gestion des compétences, de KM et de e-learning sont difficiles à mettre en œuvre, c’est parce qu’elles sont exploratoires. Il en va tout autrement du développement d’interfaces permettant à un salarié de consulter un espace personnel en ligne dans lequel il trouvera :
- un historique de sa rémunération et des indicateurs en forme de benchmark interne lui permettant de faire des comparaisons multiples (par fonction, par ancienneté, par tranche d’âge, par situation familiale, par niveau de formation etc…). Bref, un petit outils d’intelligence sociale à disposition…des salariés. Avec un outil cartographique en prime
- un historique de ses formations avec également un outil d’analyse lui permettant de lancer des comparaisons sur des agrégats. L’occasion de mieux saisir les priorités de la direction.
- Un historique de ses congés et absences avec encore et tours un outil de positionnement collectif.
- Un outil cartographique qui représenterait sa progression de carrière avec en toile de fond l’ensemble des progressions de carrière des effectifs de l’entreprise.
Voilà quelques fonctionnalités intéressantes à introduire sur les systèmes d’information des entreprises. Les données sont là, les outils aussi.
A l’heure des discours sur la responsabilisation des salariés, pourquoi attendre ?
Les rares entreprises qui s’inscrivent dans cette logique commencent par servir ce genre de tableaux de bords aux managers. A charge pour ces derniers d’utiliser ces données pour animer les équipes. Mais qu’est qui justifie qu’un salarié ne puisse pas avoir accès à ses données sans pouvoir visualiser celles de ses collègues sauf sous forme d’agrégats ?
La lenteur avec laquelle avance ces projets témoigne bien du niveau de priorité qui leur est accordé dans les stratosphère du système décisionnel. Par ailleurs, ces projets de représentation de la place du salarié dans l’organisation ne manquent pas de poser des questions ?
- Quid de l’interprétation des données ? (justification du filtre du manager pour autant ?)
- Une démarche jusqu’auboutiste démontrerait certainement à quel point le TACITE pèse en matière de parcours professionnels, de rémunération…